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Depuis des jours je cherche un bâtiment qui puisse réfléchir des choses qu'on me demande de refléter et, le nez en face de ces miroirs de bien-habillés, je me demande si, par-là, il y aurait encore quelqu'un qui écoute parfois Jean-Roger Caussimon, par exemple.
On ignore souvent le mouvement dans une photographie, dans celle montrant une zone de guerre, par exemple, l'armée qu'on y voit, recule-t-elle ou avance-t-elle? et mon éditrice, qui porte les lettres sur son sein , entre-t-elle ou sort-elle des bouquins?
Quand on voit un train passé, le plus surprenant ce n'est pas le train, c'est de le voir.
Saturé d'images on laisse son regard errer sur la table et voici que monte de son fond quotidien des lointains qu'on n'avait ni vu ni deviner. La lecture porte toujours en elle un orage.
Et soudain les parents béats de les voir et de les entendre lire, réalisent que leurs enfants commencent aussi, et ainsi, à déchiffrer l'entre-les-lignes, à aller là où aucune école ne les dirige, à s'échapper dans l'hors-cadre qu'ils ne sauront plus partager, et c'est à Munch que je pensai alors, au silence incroyable de son cri qu'on n'aimerait jamais avoir reconnu.
Hommage à Sergio Leone pour le trentième épisode de cette saga lancée le 6 mars dernier et tenue depuis tous les vendredi. Musique! à bouche et mouche au canon!
Je me rappelle bien moins les histoires des films que les lumières qui les créent ou qui s'en dégage et parmi celles-ci, celle de Kubrick reste certainement la plus pregante.
Un jour ce que nous souhaitions se produit, et c'est alors dans une autre dimension que nous sommes projetés, là où hier encore l'imagination n'accostait pas.
A partir de ce moment et de cette place, à partir de là, donc, je n'avais plus besoin de me diriger : la mer n'était plus très loin, juste derrière le clapier où j'avais pris l'habitude de l'imaginer et d'où le vent m'a toujours tiré. On se promène toujours sur la terre entremêlée de nos cartes à peine déchiffrées.
Les affiches que nous avons faites et que nous croisons le matin nous racontent toujours d'autres affaires, d'autres histoires mais nous laissent toujours alors entre l'attention des curieux et l'indifférence des livreurs.
Viande ou poisson et puis douceurs, ah! les beaux dimanches de débuts d'automne et des fins de terrasses.
Bien que Colombienne, elle me prépara des empanadas argentins et la ville aussitôt pris des airs porteños et les cargos se mirent à siffler l'heure des départs.
Vous l'attendiez? Le voici, comme tous les vendredi depuis le 6 mars dernier
Il y avait du monde partout, dans les rues, dans les salles, dans les coulisses, et l'on passait plus de temps à regarder où mettre les pieds près des bars qu'à observer ce que l'on avait mis tant de soin à nous présenter, et moi je pensais décidément qu'aucun rassemblement ne valait la délicieuse solitude de la lecture et l'horrible fracas retentit.
La question de la première quête historique du pétrole attribuée aux Rois Mages est au centre des débats du colloque «Fluides et croyances, ou le cheminement de la foi en relation avec les sources énergétiques» qui se tient actuellement à Genève avec le soutien de la Fondation Biothéo et la participation des artistes de Light Land Art.
Toutes les voix d'accès mènent à des pistes incertaines, mais souvent heureuses passagèrement.
Les légendes creuses et triviales m'assommant, je laisse ici le silence au tournis des derviches d'une par jour
Elle se rappelait encore les arbres et lui le sable entre les hautes herbes, le silence du soleil couchant et les rumeurs montant avec la nuit, et ils savaient que d'ici quelques minutes, comme tous les jours, ils iraient parés s'enfoncer une fois de plus dans ce trou de lumière assourdissant devenu l'horizon toujours inquiet des déplacés.
C'est la nuit après avoir fait des images tout le jour, on se promène avec des phrases qui se cherchent, des mots qui rutilent et des noms qui perlent au gré des pas et des pieds, et alors on a cru au poème et c'est là qu'on sonne car en haussant le ton, on les voyait, elles!
Pause météo dans le feuilleton du vendredi, commencé le 6 mars dernier, chez un type qui peint des prévisions.
Encore une amie de Michel. Diantre! il devient décidément de plus en plus difficile de se promener le nez en l'air sans en croiser une. Veinard!
Christophe écrit peut-être moins sur la musique qu'autour d'elle, et c'est exactement ce qu'il faudrait faire avec la photographie, oui, avec, et avec autant de pertinence et d'envie surtout.On pense à Barthes: pas de savoir sans saveur!
Devant une salade d'ombre, je l'écoutais me raconter comment, sans un steak-frites offert par un inconnu malin à une belle apparition, il y déjà quelques décennies, il ne serait pas là à partager tout ce qui nous arrivait et moi je repensais à cette femme, sur son vélo de campagne, heurtée à mort par la roue d'un avion s'envolant.
Et on n'a toujours aucune idée de ce que se murmure celle qui passe, de ce qui ne la quitte pas des débuts lointains et qui martèle une fin inimaginable.
Si le jaune des chantiers, palissades et machines, est le même que celui des bandes des passages piétons, cela signifie-t-il que le chant des banquiers, acide et maussade, ressemblent aux chansons des passants ainsi tenus au loin?
Au c?ur des installations, dans la salle qui est encore celle des machines, les invisibles se pointent et sortent encore un peu pour marquer leur domaine et poser leurs repères, leurs bornes demain loin des faisceaux, et qui permettront au système de tourner.
Et voici, comme tous les vendredi depuis le 6 mars dernier, quelque chose qui m'échappe encore!
Elle m'a cru, et voilà comment, de la plus simple façon, sans aucune raison, et surtout sans la moindre autorisation, je me suis retrouvé là, dans cette salle immense où régnait autant d'ordre que de chaos, où les objets semblaient tourner autour des personnes, ou inversement, et où je devais la reconnaître plus tard déguisée en soubrette alpine cachée derrière un rideau.
Aucune pluie n'arrête les jumelles en course, comme nul clin d'?uil n'épuise jamais les approches audacieuses.
Et pendant qu'une scène à laquelle on ne pensait pas surgit, quelque part le Nobel Saramago décide de fermer son blog et dans les rues de Mexico 13'000 personnes miment ensemble la chorégraphie de «Thriller»! Mais où est donc le record?